Le tarif bihoraire, aussi appelé tarif double, a été historiquement mis en place pour inciter les consommateurs à déplacer une partie de leurs grosses consommations durant la nuit. Cette incitation avait un fondement technique : à l'époque, la production d'électricité était largement assurée par des centrales nucléaires, qui ne peuvent pas être arrêtées ou modulées facilement durant la nuit. Pour éviter le gaspillage, les fournisseurs proposaient un tarif plus avantageux pour l'électricité consommée pendant cette période. Le tarif double agissait donc comme un levier tarifaire aussi bien sur la commodité (le prix de l'électron) que sur les frais de transport et de distribution.

À partir de 2026, la structure de ce tarif évolue significativement. La nouvelle tarification standard proposera toujours deux périodes dites "heures pleines" et "heures creuses" :
- De 22h à 7h (comme actuellement)
- Et nouveauté : de 11h à 17h
Cette modification est justifiée par l'évolution du mix énergétique : l'abondance d'électricité renouvelable en journée, notamment via le solaire et l'éolien, exige une consommation mieux répartie.
Autre changement important : le week-end ne sera plus entièrement en heures creuses. Désormais, les jours de la semaine comme les week-ends suivront le même schéma horaire, avec des heures pleines de 7h à 11h et de 17h à 22h.
Quel impact pour les prosumers avec le compteur qui tourne à l'envers ? #
Traditionnellement, BeProsumer recommandait à ses membres prosumers de basculer vers le tarif monohoraire. En effet, comme la production solaire se fait essentiellement en heures pleines, un prosumer en tarif bihoraire risquait d'accumuler un surplus en heures pleines et un déficit en heures creuses. Ce décalage pouvait entraîner un coût additionnel en fin d'année.
Mais à partir de 2026, cette logique est à revoir. Le tarif monohoraire sera plus cher, aussi bien sur la commodité que sur les frais de réseau. Pour les prosumers dont la consommation annuelle dépasse la production annuelle, le tarif bihoraire 2026 devient une option à envisager sérieusement.
Pourquoi ? Parce que les nouvelles plages horaires permettent de compenser une consommation de nuit par une production de journée. Par exemple, l'électricité consommée pour recharger un véhicule électrique entre 22h et 7h pourra être compensée par la production solaire entre 11h et 17h, qui sont toutes deux des plages en heures creuses.
Le tarif aux heures pleines coutera plus cher : #
De 7h à 11h et de 17h à 22h, l'électricité prélevée sur le réseau sera facturée plus chère et il ne sera pas possible de faire tourner le compteur à l'envers pour cette plage horaire à l'envers (sauf peut-être en été après 17:00) étant donné le peu d'ensellement le matin et le soir.
Il faudra donc veiller à ne pas concentrer sa consommation pendant ces plages.
En conclusion #
Le tarif bihoraire 2026 représente une opportunité pour de nombreux prosumers. Il peut être particulièrement avantageux pour ceux qui :
- Ont une consommation supérieure à leur production annuelle,
- Utilisent des équipements à fort prélèvement (comme les véhicules électriques ou les pompes à chaleur),
- Peuvent valoriser leur production solaire diurne pour compenser leur consommation nocturne.
Le risque de se retrouver avec un excédent de production en heures pleines et un déficit en heures creuses en fin d'année est fortement réduit avec la nouvelle répartition horaire.
Ainsi, le tarif bihoraire devient un moyen efficace de bénéficier d'une surconsommation à un coût plus avantageux que le tarif monohoraire, tout en conservant une partie des avantages du monohoraire en termes de confort lié à la compensation solaire de la consommation pendant la majeure partie de la journée.
Chaque situation est différente. Pour faire le bon choix, il est essentiel d'analyser ses habitudes de consommation et de production.
