FAQ

Base de connaissances

Pourquoi le compteur arrête-t-il de tourner à l’envers fin 2030

Pour les prosumers dont l’ installation a été réceptionnée par l’organisme de contrôle avant le 1/1/2024, le principe du compteur qui tourne à l’envers s’arrêtera le 31/12/2030.

Pourquoi ?

Le décret du 1er octobre 2020 a consolidé un élément clé de la politique énergétique en Wallonie : la garantie du principe du compteur qui tourne à l’envers. Ce cadre réglementaire, assuré jusqu’au 31 décembre 2030, représente un engagement fort vis-à-vis des prosumers (pré2024) wallons, aligné sur les directives européennes. BeProsumer a été au cœur de cette lutte pour la défense des droits des prosumers, contrastant avec la situation en Flandre où ce principe n’est plus en vigueur depuis longtemps. Cette décision législative est une victoire mais elle soulève également des questions sur l’avenir de la politique énergétique et son alignement avec les objectifs écologiques et économiques à long terme.

En effet, dans le système énergétique actuel, le prix de l'électricité est souvent déterminé par la méthode du "dernier appel d'offre" ou "marginal pricing". Cela signifie que la dernière source d'énergie ajoutée au réseau pour répondre à la demande, généralement la plus chère et la plus polluante, fixe le prix pour toutes les autres sources, même celles qui sont moins chères ou plus propres.

Si les consommateurs utilisent l'électricité lorsqu'elle est abondamment produite par des sources renouvelables, ou s'ils stockent cette énergie dans des batteries pour une utilisation ultérieure, ils peuvent réduire la nécessité de faire appel à des centrales coûteuses et polluantes lors des pics de demande. Cela pourrait faire baisser le prix global de l'électricité et aider à la transition vers un système énergétique plus propre.

En Avril 2024, l’observation d’un ‘découplage’ temporaire des prix de l’électricité entre la Belgique, la France, et l’Allemagne, soulignée par La Libre le 5 avril 2024, offre une leçon éclairante sur les impacts concrets des choix énergétiques. Avec la Belgique à 32 euros par MWh, l’Allemagne à 53 euros par MWh, et la France à 13 euros par MWh, la différence marquée des prix entre ces pays révèle l’effet significatif des centrales fossiles polluantes sur l’économie de l’énergie. Plus précisément, elle démontre comment la dépendance à ces sources, particulièrement lors des pics de consommation, peut non seulement gonfler les coûts pour les consommateurs mais aussi compromettre la compétitivité des entreprises européennes sur la scène mondiale en plus de dérégler le climat.

Ce phénomène met en lumière la nécessité cruciale de lisser les pics de consommation et de promouvoir des stratégies efficaces de déplacement ou de stockage de l’énergie. En réduisant la sollicitation des centrales de pointe, qui sont souvent les plus coûteuses et les plus polluantes, on peut atténuer significativement l’impact financier sur les citoyens.

L’expérience de l’Allemagne avec son Energiewende (qui a été et est toujours un exemple à suivre pour certains partis politiques Belges), visant une transition vers 100% d’énergies renouvelables, se révèle sous cet angle comme un fiasco illustrant parfaitement les défis de cette dépendance. La situation actuelle, bien que temporaire, expose avec acuité les lacunes d’une stratégie énergétique insuffisamment diversifiée et trop optimiste quant à la capacité des renouvelables seules à répondre à tous les besoins. Elle souligne l’urgence d’une réflexion plus globale sur notre transition énergétique, incluant une meilleure intégration des différentes sources d’énergie et une planification plus fine de la demande, afin de garantir une fourniture stable, abordable et durable pour tous.

L'utilisation d'un compteur qui tourne à l'envers, tout en permettant une certaine compensation de la consommation électrique par la réinjection d'énergie, ne favorise pas de manière optimale une consommation énergétique consciente ou le recours à des systèmes de stockage adéquats. Cette démarche néglige l'importance de synchroniser la consommation avec les périodes où l'électricité est plus accessible et respectueuse de l'environnement. Elle réduit aussi l'intérêt pour les investissements dans des technologies de stockage, telles que les batteries, cruciales pour aligner la demande avec la production d'énergies renouvelables.

Il est crucial de comprendre que l'autoconsommation, bien qu'utile, ne constitue pas à elle seule la panacée face à la majorité des incidents de décrochage d’onduleurs liées aux surtensions. En effet, de nombreuses actions ou vérifications techniques peuvent être tentées au niveau individuel. Un partie de la solution réside également dans une approche collective, où chaque geste de conscientisation compte. En synchronisant, dans la mesure du possible, une partie de notre consommation « déplaçable » avec la production d'énergie renouvelable de manière collective, nous pouvons significativement réduire la tension sur le réseau électrique. Cette démarche collective, encouragée par le projet 2026 de tarifs basse tension de la CWAPE, est essentielle pour atténuer les risques de surtension et favoriser une utilisation durable de l'énergie solaire. Ce changement de paradigme est nécessaire dans un mix énergétique de plus en plus dépendant de sources de production d’énergie intermittentes. Consommer, quand c’est possible, pendant les nouvelles « plages horaires » doit être perçu comme un acte citoyen de solidarité, de responsabilité partagée et ne doit pas attendre fin 2030.

Juste en être conscient et y penser de temps en temps contribue déjà à une réduction du stress du réseau électrique.


Pour ceux qui cherchent à comprendre l'impact de leur consommation d'énergie à une échelle plus large et à se familiariser avec les dynamiques du réseau électrique, BeProsumer recommande vivement l'application ElectricityMaps. ElectricityMaps offre une vision macroscopique du mix énergétique en temps réel, en illustrant comment et d'où provient l'électricité consommée. Grâce à des cartes colorées et interactives, les utilisateurs peuvent visualiser la part des énergies renouvelables par rapport aux sources d'énergie fossiles dans la production électrique globale, ainsi que les émissions de CO2 associées à la consommation d'électricité dans différentes régions. Cette perspective globale permet de prendre conscience de l'empreinte environnementale de nos choix énergétiques et d'encourager une consommation plus responsable et écologique.

Pour ceux désirant agir de manière plus concrète et quotidienne dans l'effort collectif de réduction de l'impact environnemental, BeProsumer suggère l'application MeteoElec. MeteoElec est un outil précieux pour tous ceux qui souhaitent optimiser leur consommation d'électricité en fonction de la disponibilité des énergies renouvelables. En fournissant des prévisions détaillées sur la production d'énergie verte, MeteoElec permet à ses utilisateurs de choisir les moments les plus opportuns pour consommer de l'électricité, favorisant ainsi les périodes où elle est produite de manière plus durable. En se basant sur des données en temps réel, l'application aide à identifier les meilleures fenêtres de consommation pour réduire les émissions de carbone et soutenir la transition vers un réseau électrique plus vert. MeteoElec représente donc un guide pratique pour ceux qui aspirent à contribuer efficacement à cet effort collectif, en harmonisant leur consommation personnelle avec les objectifs environnementaux globaux.


Si constatez des imprécisions dans la rédaction de cet article ou si vous souhaitez contribuer Contactez-nous 

BeProsumer a été créée par des prosumers pour des prosumers. Si vous pensez que cet article vous a été utile Soutenez BeProsumer. La cotisation annuelle est de seulement 10€. Le nombre de membres fait la différence pour défendre VOS intérêts.