L’association sans but lucratif (ASBL) dénommée à l’origine « Touche pas à mes certificats verts » (TPCV) est née d’un mouvement citoyen initié par Régis François le 18 mars 2013 sur le réseau social Facebook. Au départ, il s’agissait d’une simple page destinée à mobiliser un maximum de détenteurs de panneaux photovoltaïques contre d’éventuelles décisions rétroactives annoncées par le Gouvernement wallon en matière de certificats verts.
Très rapidement, ce mouvement a pris de l’ampleur. Une équipe de plusieurs personnes (voir le point « membres fondateurs ») s’est constituée pour faire de cette page Facebook un espace d’échanges constructifs et apolitique. Dans le même temps, un site web a été créé afin de toucher encore davantage de personnes.
Il est vite apparu aux membres fondateurs qu’il était nécessaire de créer une structure pérenne capable de défendre, sur le long terme, les droits et intérêts des petits producteurs d’électricité verte (puissance installée inférieure ou égale à 10 kVA). Jusqu’alors, aucun organisme ne représentait spécifiquement ces ménages dans les discussions avec les autorités, alors même que des décisions majeures étaient prises sans qu’ils soient consultés.
L’ASBL TPCV s’est donc voulue dès le départ apolitique, avec pour missions principales la protection des droits et intérêts des petits producteurs d’électricité verte et la sensibilisation du public aux enjeux liés à la transition énergétique citoyenne. Elle affichait également l’ambition de devenir un acteur incontournable du secteur, un interlocuteur privilégié des instances politiques et des régulateurs (CWaPE, CREG, ELIA, …).
Au fil des années, cette ambition est devenue une réalité. Grâce à la mobilisation de ses membres, à ses actions en justice, à sa présence médiatique et aux interventions souvent percutantes de son président et porte-parole d’alors, Régis François, l’association s’est imposée comme un acteur majeur, écouté, respecté – et parfois craint – dans le paysage énergétique wallon. Le dossier des certificats verts et la défense du compteur qui tourne à l’envers ont fait de TPCV/BeProsumer un passage obligé pour qui veut comprendre ou influencer la politique énergétique en Wallonie du point de vue des prosumers.
À partir de 2021, forte de ce statut d’acteur incontournable et de la fidélité d’une base de membres de plus en plus large, l’association a opéré un tournant important. Elle a changé de nom pour devenir « BeProsumer ». Ce changement n’était pas un simple rebranding, mais le reflet d’une réalité de terrain : au fil du temps, l’association accueillait de nouveaux prosumers confrontés à de nouvelles problématiques, qui méritaient tout autant d’attention et d’énergie que la question historique des certificats verts.
Le monde de l’énergie a profondément changé :
– généralisation des compteurs communicants,
– apparition du tarif prosumer, puis des projets de tarif IMPACT,
– sous-investissement du réseau entraînant surtensions et décrochages d’onduleurs,
– développement de nouvelles technologies comme les batteries domestiques intelligentes, l’autoconsommation optimisée, la flexibilité, les communautés d’énergie, etc.
Il n’était plus question de limiter l’action de l’ASBL aux seuls « victimes du hold-up des certificats verts ». La vocation de BeProsumer est désormais de défendre l’ensemble des prosumers wallons, qu’ils aient rejoint le mouvement en 2013, en 2020 ou en 2025, et quels que soient les dossiers qui les touchent : certificats verts, tarif prosumer, décrochages d’onduleurs, accès à la puissance, nouveaux tarifs et réglementations, etc.
Pour assumer cette extension de mission, l’association a intégré de nouveaux administrateurs et renouvelé ses outils. Un nouveau site internet a été mis en place afin de répondre de manière plus pertinente et dans des délais raisonnables aux nombreuses questions des membres, notamment via une FAQ en constante évolution et une plateforme d’assistance structurée. BeProsumer a aussi commencé à explorer et analyser de près le rôle des nouvelles technologies dans la défense des prosumers : batteries domestiques (et en particulier les batteries réellement intelligentes), solutions de monitoring et de collecte de données, outils de flexibilité, etc.
Dans cette logique, l’association a contribué à la mise en place de la plateforme OpenWatt, qui permet de collecter et d’analyser finement les données des compteurs communicants via des dongles P1, afin de documenter les problèmes de surtensions et de décrochages, de poser des diagnostics individualisés pour les membres, et de renforcer la base factuelle de ses démarches juridiques et politiques. Ces données servent notamment à objectiver le non-respect de la norme EN50160 et à préparer des actions collectives lorsque cela s’avère nécessaire.
Aujourd’hui, BeProsumer reste fidèle à ses principes fondateurs :
– une association apolitique,
– 100 % bénévole,
– sans aucun subside public,
– dont les frais de fonctionnement sont assurés exclusivement par les cotisations de ses membres.
Cette indépendance est au cœur de son identité et de sa force : elle lui permet de défendre les prosumers wallons sans autre agenda que celui de ses membres, en gardant un cap clair, résumé par sa devise :
Produire efficacement. Défendre intensément.
De TPCV à BeProsumer, le fil rouge est resté le même : combler un vide de représentation, peser dans les décisions qui impactent directement des centaines de milliers de ménages équipés de panneaux photovoltaïques, et faire en sorte que les prosumers wallons soient entendus et respectés, aujourd’hui comme demain.