Ces derniers jours, certains commentaires apparus sous nos publications Facebook au sujet des batteries nous ont interpellés. On voit parfois surgir, sur la base d’un seul visuel ou d’un seul post, des invectives, des jugements à l’emporte-pièce, des procès d’intention sur les “vrais objectifs” de l’association.

En cette fin d'année 2025, Nous souhaitons expliquer, à toutes celles et ceux qui nous lisent – membres de longue date, nouveaux prosumers, sympathisants ou simples curieux – pourquoi BeProsumer a organisé en 2025, en parallèle des Conférences Énergie à travers la Wallonie, un achat groupé de batteries réellement intelligentes, et comment cela s’inscrit dans une stratégie globale au service des prosumers wallons.

Beaucoup de prosumers ont déjà pu compter, à un moment ou à un autre, sur l’énergie et la détermination de citoyens bénévoles pour fédérer, unir et construire une association aujourd’hui influente, respectée et capable de peser dans le débat public.

Ce fut notamment le cas pour le dossier des certificats verts, désormais entièrement entre les mains des avocats et des tribunaux : à ce stade, le rôle des administrateurs de BeProsumer se limite essentiellement à analyser les jugements, en expliquer les implications et les conséquences sur la suite de la procédure, sans réelle marge de médiation ni de négociation, à la différence d’autres problématiques subies par nos membres sur lesquelles nous pouvons encore peser.

Les publications de 2025 sur les batteries ne marquent pas un “virage commercial”, mais sont la conséquence logique d’un travail de fond entamé depuis plusieurs années sur une problématique très concrète : les décrochages d’onduleurs liés aux surtensions, qui touchent aujourd’hui des milliers de membres.

En 2025, en parallèle de nos conférences organisées aux quatre coins de la Wallonie, un achat groupé de batteries intelligentes a donc été lancé, notamment pour répondre à cette réalité de terrain et a un demande de longue date de nos membres. Derrière cette démarche, il n’y a ni marketing déguisé ni vente forcée, mais un long chemin fait de médiatisation, de sensibilisation, d’auditions, de réunions avec les régulateurs et les cabinets ministériels pour faire reconnaître que ce problème n’est ni marginal ni anecdotique, alors qu’il a été longtemps minimisé.

Ce travail a permis d’inscrire noir sur blanc, dans la déclaration de politique régionale du gouvernement en place, le principe d’une indemnisation proportionnelle aux préjudices subis par les victimes de décrochages d’onduleurs, lorsque les gestionnaires de réseau ne parviennent pas à résoudre à court terme les congestions locales de tension. C’est exactement ce qui fait l’objet de négociations actuelles avec le régulateur et le cabinet de la Ministre de l’Énergie. Et si ces discussions n’aboutissent pas à un compromis acceptable, une action collective de grande ampleur, préparée depuis longtemps, est prête à être lancée contre les gestionnaires de réseau, dans la continuité de ce qui a été fait pour les certificats verts. On ne parle donc ni de renoncement, ni de passivité, mais bien d’un combat qui se poursuit, adapté à un nouveau terrain.

En parallèle de cette dimension politique et juridique, l’association a demandé que les gestionnaires de réseau disposent de moyens accrus pour moderniser un réseau électrique qui a souffert de sous-investissement pendant des décennies. Car, au final, ce sont les prosumers qui paient le prix de ces retards d’investissement, à travers les surtensions, les décrochages et les pertes de production.

Pour ne pas rester cantonnés au constat et à la plainte, BeProsumer a co-construit, avec l’énorme investissement de temps d’un développeur wallon, la plateforme OpenWatt. Grâce à des dongles P1 envoyés gratuitement aux membres concernés, des données issues des compteurs communicants remontent toutes les cinq secondes. Cette granularité permet d’analyser à distance, de manière fine et personnalisée, la situation de chaque prosumer. Une petite équipe bénévole ne peut pas être partout avec un multimètre dès qu’il fait beau : OpenWatt joue le rôle d’outil de diagnostic, de “stéthoscope” énergétique. Sur cette base, il devient possible, pour certains membres, de limiter l’impact des surtensions, d’adapter ou d’optimiser leur installation et, au final, de mieux re-produire et produire davantage. Les données collectées ont également servi de socle à une analyse technico-juridique des textes déposés par le gouvernement, afin de définir l’éligibilité et la méthode de calcul de la future indemnisation. Il s’agit de concret, pas de théorie.

Concernant les batteries, certains commentaires passent à côté d’une réalité importante en parlant de “plateforme de promotion commerciale”. Depuis des années, un nombre croissant de membres réclamaient l’organisation d’un achat groupé de batteries. L’association a volontairement refusé de se précipiter, car la technologie était en pleine évolution et une simple “pile d’autoconsommation” n’était pas jugée pertinente au regard de la vision et de la mission de BeProsumer. Lorsqu’une jeune start-up wallonne s’est lancée dans le développement de batteries intelligentes, c’est BeProsumer qui a pris l’initiative du contact. Les problématiques de surtensions et de décrochages rencontrées par les prosumers wallons ont été détaillées, avec une demande très claire : intégrer, dans cette batterie, un algorithme permettant de minimiser les surtensions et, dans la mesure du possible, de réduire voire d’éliminer les décrochages.

Plusieurs années ont été nécessaires pour tester des prototypes, affiner la solution et permettre à cette entreprise d’atteindre un niveau de maturité suffisant, tant sur le plan de la qualité que sur celui de la capacité à déployer des installations à plus grande échelle. Les batteries proposées aujourd’hui intègrent à la fois la feuille de route de leur concepteur et une fonctionnalité issue directement des besoins exprimés par les membres qui ne souhaitent plus subir, en attendant la modernisation du réseau.

Ce n’est qu’à ce stade qu’un achat groupé de batteries de stockage a été organisé, en cohérence avec la mission de l’association résumée en quatre mots : produire efficacement, défendre intensément.

Une demande récurrente de membres,

une solution technique locale crédible

et une problématique vécue par des milliers de prosumers se sont ainsi rencontrées,

sans que personne ne soit obligé d’acheter quoi que ce soit.

Dans ce contexte, les accusations d’enrichissement “gras” sur le dos des prosumers ne reflètent ni les faits, ni la réalité interne de BeProsumer. L’association est composée uniquement de bénévoles. Aucun administrateur ne perçoit de salaire, aucune cotisation ne finance des voyages ou des avantages personnels.

Il s’agit de personnes enthousiastes, motivées, qui sacrifient du temps en famille pour participer à des réunions avec le régulateur, les cabinets ministériels, les GRD, les avocats, pour relire chaque nouveau projet de décret ou d’arrêté, pour analyser les “bonnes idées” qui, appliquées telles quelles, risqueraient de se transformer en mauvaises surprises pour la majorité des prosumers wallons. Une partie du rôle de l’association est d’identifier ces pistes, de les confronter à la réalité du terrain et, lorsque c’est nécessaire, de les arrêter avant qu’elles ne se retrouvent sur les factures des ménages. Ce travail de veille et de “chien de garde” est assumé pour éviter que chaque prosumer doive le faire individuellement. Ses résultats sont visibles et accessibles à tous sur le site, dans la section Actualités et dans la FAQ.

Une autre idée revient régulièrement : celle de l’argent “qui dort” sur les comptes de l’association.

BeProsumer ne reçoit aucun subside public.

L’intégralité de ses moyens provient des cotisations de ses membres, et l’association en est fière.

Ce que certains décrivent de l’extérieur comme un “trésor” est, en interne, considéré comme une “valise nucléaire” : un fonds clairement identifié, présenté chaque année en Assemblée générale par le trésorier, destiné à une seule chose :

Financer, le moment venu, les procédures, recours et honoraires d’avocats spécialisés nécessaires pour que les acteurs du secteur comprennent qu’ils ne peuvent plus impunément s’en prendre aux prosumers wallons.

Cet argent n’est pas une réserve de confort pour quelques personnes ; c’est un outil de dissuasion et de défense, construit collectivement.

Dans un environnement aussi mouvant que celui de l’énergie, il est normal que des questions, des doutes ou même des critiques surgissent lorsque l’association communique sur de nouveaux sujets ou de nouveaux outils, comme les batteries intelligentes. C’est sain.

Mais il est tout aussi important de replacer ces actions dans la stratégie globale menée depuis des années :

• maintien du compteur qui tourne à l’envers jusque 2030 contrairement aux autres régions du pays, ,négociations pour une indemnisation,
• action en justice pour les certificats verts,
• gestion du tarif prosumer initialement prévu en 2014,
• reconnaissance des décrochages d’onduleurs,
• construction d’OpenWatt,
• préparation d’actions collectives si nécessaire,
• et, désormais, mise à disposition de solutions techniques pour celles et ceux qui souhaitent agir sans attendre la modernisation réseau dans leur rue

Cette article vise à donner des clés de lecture à toute personne qui découvre l’association à travers une publication Facebook ou qui ne suit pas au quotidien l’ensemble de nos dossiers.

Les prosumers wallons ne sont pas tous dans la même situation, n’ont pas tous les mêmes priorités ni les mêmes moyens.

L’association BeProsumet, elle, a la responsabilité de penser à l’ensemble :

Ceux qui sont déjà passés par une problématique, ceux qui y sont plongés aujourd’hui, et ceux qui y seront confrontés demain.

C’est dans cet esprit que les conférences, la plateforme OpenWatt, les dossiers juridiques et l’achat groupé de batteries s’inscrivent dans une même ligne : produire efficacement, défendre intensément, rester indépendante, sans subsides, mais certainement pas sans colonne vertébrale.

Nous vous souhaitons d’ores et déjà de merveilleuses fêtes de fin d’année et espérons vous compter parmi nos membres en 2026.