Revue de presse

Indemnisation des décrochages – En quête de la proportionnalité du préjudice subi

Dans un article de presse récemment publié, le journaliste Benoit Jacquemart met en lumière un sujet brûlant qui suscite de plus en plus d'inquiétudes : les décrochages d'onduleurs dans le secteur photovoltaïque.

Cette problématique, loin d'être anecdotique, pourrait bien se transformer en une véritable "bombe à retardement" pour l'industrie du photovoltaïque, selon les termes employés par Benoit Jacquemart. Le coeur du débat repose sur le mécanisme de compensation financière pour les petits producteurs d'énergie solaire, communément appelés "prosumers", confrontés à ces décrochages d'onduleurs, un enjeu qui souligne les défis de l'intégration des énergies renouvelables au réseau électrique existant.

Ces décrochages, pour rappel, surviennent lors de surtensions sur le réseau, forçant l'onduleur - l'appareil convertissant le courant continu produit par les panneaux solaires en courant alternatif compatible avec le réseau - à s'arrêter, privant ainsi le producteur de l'électricité générée à ce moment-là. Avec l'accroissement du nombre d'installations photovoltaïques, le réseau, initialement non conçu pour gérer un tel afflux d'énergie renouvelable, peine à suivre, rendant ces incidents de plus en plus fréquents.

Face à cette situation, le gouvernement wallon a proposé une indemnisation de 240 euros par an pour une installation moyenne, à condition que le prosumer puisse attester d'au moins un décrochage grâce à un compteur communicant. Cette mesure, bien que saluée comme un premier pas, est jugée insuffisante par certains acteurs du secteur, dont Régis François, le président de l'ASBL BeProsumer, qui voit dans ces décrochages un "cataclysme" potentiel à l'horizon.

Régis François, connu pour ses commentaires incisifs sur les faits de société, ne mâche pas ses mots lorsqu'il s'agit d'aborder ce sujet. Il critique ouvertement la position des gestionnaires de réseau de distribution (GRD), qui refusent de s'aligner sur la proposition d'indemnisation du gouvernement, arguant que cela « mettrait en péril les investissements nécessaires à l'adaptation du réseau ». Pour Régis François, cette réticence des GRD, dont les actionnaires sont principalement les communes, reflète une certaine ironie, étant donné que ces mêmes communes sont représentées au sein du gouvernement régional qui a proposé l'indemnisation.

La demande de BeProsumer, sous la houlette de Régis François, est claire : il est impératif de s'asseoir autour d'une table pour discuter sérieusement du problème des décrochages, avec une attention particulière portée à la proportionnalité des indemnisations, afin de refléter plus équitablement le préjudice subi par chaque producteur. Régis François pointe également du doigt une sous-estimation du problème, affirmant que les décrochages ne sont pas aussi localisés que prétendu par les GRD, mais qu'ils seraient quasi généralisés, touchant potentiellement jusqu'à 30 % des installations.

Au-delà de la question des indemnités, Régis François et Benoit Jacquemart soulèvent un enjeu plus large : celui de la nécessité d'une réforme structurelle du réseau électrique pour accueillir de manière durable et efficace l'énergie renouvelable, ainsi que de la gestion des finances publiques, avec un appel à ce que la facture d'électricité ne serve pas à combler les lacunes budgétaires des communes.

Cet article, enrichi des punchlines de Régis François, met en exergue les défis complexes auxquels est confronté le secteur photovoltaïque dans un contexte de transition énergétique. Il met en lumière la nécessité d'une approche holistique, impliquant tous les acteurs concernés, pour surmonter ces obstacles et assurer un avenir durable pour l'énergie solaire.



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