Revue de presse

Réseau électrique : après les surtensions, gare aux sous-tensions ! (BeProsumerBox)

Par Benoit Jacquemart

20/11/2023

Beprosumer va bientôt commercialiser un petit boîtier à moins de 100 euros pour, notamment, mesurer les décrochages d’onduleur

En 2023, à fin octobre et rien que chez Resa, on a enregistré 17.000 nouvelles installations photovoltaïques. « Si on extrapole à Ores », dit Régis François, président de Beprosumer, l’ASBL de défense des petits producteurs photovoltaïques, « on devrait arriver à 80.000 nouvelles installations pour l’année 2023. Soit, en une seule année, autant que tout le plan Solwatt jusqu’à fin 2011. » Le plan Solwatt, lancé le 1er janvier 2008 et remplacé par le plan Qualiwatt en 2014, a été le point de départ du développement du photovoltaïque en Wallonie. 

Beprosumer box

Cette flambée, bien que très prévisible, met les réseaux de distribution d’électricité sous… tension. Ce qui provoque ce que l’on appelle des décrochages d’onduleur chez les propriétaires de panneaux (les prosumers). C’est-à-dire que le système se met en sécurité mais ne produit plus rien. D’où, perte pour les prosumers.

On attend toujours un cadastre de ces décrochages, mais aussi une mesure exacte de la perte subie par les prosumers ; Chez Beprosumer, on estime que le dédommagement proposé, 55 euros par an, est ridicule. « D’ici la fin de cette année, ou tout début 2024, on va pouvoir connecter une « Beprosumer box » à son compteur communicant », reprend M. François. « Ce boîtier pourra fournir les données de tension toutes les 10 secondes, voire en temps réel. »

Sous-tensions

Ces informations permettront aux gestionnaires de réseau de distribution, « qui sont aujourd’hui aveugles en bout de ligne », de faire une cartographie précise des décrochages d’onduleur. « Nous voulons une mesure précise des décrochages subis », insiste M. François. « On prévoit un cataclysme au printemps. » Au printemps, parce que, forcément, la production va repartir à la hausse, voire en flèche, avec les nouvelles installations, et que l’on risque de multiplier les surtensions et donc les décrochages.

Mais les surtensions ne sont pas le seul problème : il y a aussi un autre problème : les sous-tensions. « Je vous cite un exemple », dit Régis François. « Un jour, je branche ma voiture électrique. On était à 217 volts sur le réseau. Je faisais une charge lente, mais une heure plus tard, on était à 211 volts, puis c’est remonté à 212, 213 volts. Certaines nuits, on est descendus en dessous de 208 volts de tension. Il faut savoir que pour une Tesla, par exemple, si on descend sous 208 volts de tension, la charge s’arrête. Et elle ne redémarre pas ensuite… »

Ces sous-tensions, qui sont « déjà un problème sur plusieurs lignes », selon M. François, sont dues notamment à ces recharges nocturnes de véhicules électriques, ou d’autres appareils gourmands en électricité. Sur des réseaux fortement sollicités et qui ne sont plus adaptés. D’autant que les voitures électriques devraient se multiplier.

Moins de 100 euros

Le boîtier que va commercialiser Beprosumer aura plusieurs usages. Avec une garantie totale de confidentialité, nous assure le président de l’ASBL, il pourra communiquer aux GRD des données comme des surtensions sur les lignes, ce qui provoque les décrochages, il pourra aussi fournir un historique des tensions et des décrochages, y compris les microdécrochages qui ne sont pas enregistrés pour le moment. Il permettra aussi de déclencher la charge de batteries (grandes batteries externes ou batteries de voiture) ou des appareils lors de risques de surtensions.

Il sera vendu sous les 100 euros et se branchera dans un port du compteur communicant. Ce dernier est donc indispensable.