Par Benoit Jacquemart 20/11/2023

C’est l’histoire d’une ASBL, poil à gratter du gouvernement wallon, qui, aujourd’hui, doit faire une partie du travail des pouvoirs publics.

A sa naissance, voici dix ans, elle s’appelle Touche pas à mes certificats verts. Comme son nom l’indique, elle est là pour défendre les intérêts de milliers de petits producteurs photovoltaïques qui s’estiment grugés par le gouvernement wallon. Les procès contre la Région ne vont pas manquer (ce n’est d’ailleurs toujours pas terminé) mais entre-temps, TPCV, comme on l’appelait alors, change de nom et devient Beprosumer.

Et là, l’histoire bascule. Beprosumer, d’adversaire coriace, devient un partenaire de la Région, du régulateur et des gestionnaires de réseaux de distribution d’électricité. Entre-temps, le nombre d’installations photovoltaïques a explosé en Wallonie, et plus encore depuis la crise des prix de l’énergie dont nous ne sommes pas encore sortis. Beprosumer, ASBL revendicative, a développé une expertise et se propose même d’aider les gestionnaires de réseau à… gérer leurs réseaux. C’est que cet afflux d’électricité venant des petits producteurs, les changements de comportements de consommation (pompes à chaleur, véhicules électriques…) mettent de plus en plus à mal les réseaux.

Pourtant, tous ces changements étaient hautement prévisibles. Ils étaient annoncés, ils n’ont pas été suffisamment anticipés. Et aujourd’hui, via deux initiatives que nous détaillons dans ces pages, Beprosumer fait en quelque sorte le travail qui n’a pas été anticipé, ni par les politiques ni par les autres acteurs. Il ne reste plus qu’à serrer les dents et à espérer que les réseaux tiendront le coup. Avec l’aide des petits producteurs que l’on a encouragé à investir avant de les fustiger. L’histoire connaît parfois des retournements pour le moins surprenants.