Revue de presse

Décrochage d’onduleurs: la Cwape propose une indemnité de 55 euros par an

Maxime Vande Weyer

12 septembre 2023 Aujourd'hui à 16:57

Face à la problématique des décrochages d'onduleurs de panneaux photovoltaïques en Wallonie, le régulateur propose d'indemniser les prosumers à hauteur de 55 euros par an pour une installation moyenne.

La problématique des décrochages d'onduleurs de panneaux photovoltaïques, qui a attisé la colère des prosumers wallons ne pouvant pas profiter pleinement de leurs installations, était ce mardi au centre d'une concertation réunissant, entre-autres, GRD (gestionnaires de réseaux de distribution), Cwape (le régulateur), fournisseurs et associations de consommateurs en vue d'aboutir à une solution pérenne et, dans l'intervalle, à une décision quant à l'indemnisation des propriétaires lésés.

Pour rappel, le ministre de l'Énergie, Philippe Henry (Ecolo), avait chargé la Cwape de rédiger un avant-projet de proposition de décret organisant l'indemnisation des prosumers en juin dernier, afin de stopper l'hémorragie avant que le réseau de distribution puisse être adapté au boom du photovoltaïque.

"Au regard de l'argent perdu par ceux qui ne peuvent plus injecter leur électricité au réseau voire, pire, qui doivent en racheter, ce sont des cacahuètes"

Régis François

Président de BeProsumer

Désormais communiqué aux parties prenantes, le document que L'Echo a pu consulter propose une indemnisation forfaitaire annuelle par le GRD aux propriétaires "subissant une limitation d’injection de leur installation causée par une congestion locale sur le circuit du réseau basse tension". Selon la formule développée par la Cwape, celle-ci se monterait, pour une installation moyenne, à environ 55 euros (12,31 euros par kWe selon les chiffres du premier semestre 2023). "

"Des cacahuètes"

Pour BeProsumer, l'association de défense des propriétaires de panneaux photovoltaïques, c'est trop peu. "Au regard de l'argent perdu par ceux qui ne peuvent plus injecter leur électricité au réseau voire, pire, qui doivent en racheter, ce sont des cacahuètes", commente Régis François, président. "L'indemnisation proposée correspond à 5 jours de décrochage. Or, certains onduleurs décrochent jusqu'à 150 fois par an", assure-t-il.

"Il s’agit d’un forfait indépendant de la perte réelle liée au décrochage de l’onduleur. 10% de non-fonctionnement peut mener par exemple à une perte de 40 euros et non de 12,31 euros par kWe", regrette de son côté Testachats, qui plaide pour que l'indemnité soit augmentée si le GRD ne parvient pas à résoudre le problème dans l'année.

Le problème aussi est que le régulateur manque de données pour solutionner le problème. Il n'existe en effet pas de cadastre à jour des installations photovoltaïques en Wallonie et, pour analyser la situation, les acteurs doivent se contenter de compter les plaintes, en plus de s'inspirer du modèle flamand.

Saluant tout de même les efforts de la Cwape et du ministre, Régis François rappelle que la priorité doit être la mise à jour du réseau. Pour rappel, Ores a présenté récemment un plan d'investissement à 4 milliards d'euros (soit 1 milliard de plus que prévu) sur les 10 années à venir afin de moderniser son réseau. Resa, son homologue liégeois, estime que 3 milliards lui seront nécessaires à l'horizon 2050."Nous attendons la réaction des parties prenantes, qui pourrait mener à des amendements de la proposition."

Stéphane Renier

Président de la Cwape

Étape intermédiaire

Si cette proposition fait déjà réagir les associations de consommateurs, les autres parties prenantes se veulent plus discrètes. "Nous attendons la proposition de la Cwape dans une dizaine de jours", nous a répondu le cabinet du ministre Henry, se refusant au passage à commenter les chiffres. Même son de cloche chez les GRD.

De son côté, le président de la Cwape, Stéphane Renier, a confirmé que la proposition serait communiquée officiellement au gouvernement "dans les prochains jours", mais n'a pas souhaité s'épancher davantage. "C'est trop tôt pour communiquer. Nous attendons la réaction des parties prenantes, qui pourrait mener à des amendements de la proposition", a-t-il réagi, assurant que les premiers retours étaient "positifs".